Comment fabriquer une ruche soi-même [tutoriel complet]

Les ruches sont parfois assez onéreuses et si vous avez quelques talents de bricolage, alors la construction d’une ruche est tout à fait à votre portée.

Dans cet article, nous vous donnons les étapes pour fabriquer soi-même une ruche tout aussi performante et confortable que celles que vous trouverez dans le commerce. Nous allons nous concentrer sur une ruche classique inspirée du modèle Dadant. Mais en fin d‘article, nous évoquerons d’autres types de ruches qui sont tout aussi faciles à fabriquer.

Avant de commencer

Il est important de savoir quel type de ruche vous souhaitez fabriquer. En effet, si les ruches de type Dadant sont les plus courantes en France, libre à vous de vous inspirer d’autres modèles comme la ruche Kenyane ou la ruche Voirnot.

Vous pouvez aussi innover en construisant une ruche qui correspond exactement à vos attentes. Jadis, la plupart des ruches étaient différentes les unes des autres, car elles étaient personnalisées en fonction de l’apiculteur.

Cela dit, si vous débutez dans l’apiculture, il est conseillé de choisir un modèle courant pour vous faire la main.

1. Le support de la ruche

Les ruches doivent être surélevées, d’une part pour faciliter l’accueil des abeilles et d’autre part pour éviter les remontées d’humidité. Il est conseillé de placer les ruches à une hauteur comprise entre 50 cm et 1m50. Le support doit être résistant aux intempéries avec un soin particulier donné aux pieds qui seront en contact avec l’eau et la terre.

Ce support peut être fabriqué en métal ou en bois. Pour une meilleure aération de la ruche, il est conseillé de prévoir des trous pour laisser passer l’air. Ces trous pourront être bloqués pendant l’hiver pour limiter l’entrée du froid.

2. Le plancher

C’est une partie très importante qui va fermer partiellement la ruche par le bas. Il est fortement conseillé de faire un plancher en bois avec une grille d’aération qui permettra à l’air de circuler tout en empêchant les insectes de passer.

Généralement, le plancher est constitué de deux supports en bois latéraux et d’une planche de bois glissée à l’intérieur. Ainsi, lorsque l’on pose un caisson sur le plancher, il reste un mince écart qui représente l’entrée de la ruche.

Il est possible de placer une pente devant le plancher pour favoriser l’atterrissage des abeilles.

3. Le réducteur d’entrée

C’est une pièce essentielle qui va se poser dans l’interstice permettant l’entrée des abeilles. Il est conçu de manière à limiter l’espace d’entrée et empêcher les plus gros insectes tel que les frelons asiatiques d’entrer dans la ruche. Il peut être fabriqué en bois ou en métal avec ou sans dents suivant vos préférences, mais nous conseillons toutefois d’acheter cette pièce pour plus de sécurité.

4. Les hausses

Vous avez besoin d’au minimum deux hausses pour votre ruche, une première hausse principale où la reine peut créer son couvain et où les ouvrières prennent soin des œufs et stockent le miel de réserve et une hausse secondaire qui sera enlevé par l’apiculteur pour prélever le surplus de miel.

Les hausses peuvent être de tailles différentes ou similaires suivant le modèle de ruche dont vous vous inspirez.

La construction est assez simple et consiste en un assemblage de quatre planches aux dimensions que vous souhaitez. Les dimensions standards d’une ruche Dadant sont de 50 cm par 42 cm et 31 cm de haut.

La difficulté principale réside dans la création de coulisses pour insérer les cadres.

Pour la hausse supérieure, il est important de fabriquer un cadre inférieur avec une grille à reine qui empêchera la reine d’aller pondre dans la hausse tout en laissant passer les ouvrières.

5. Les cadres à miel

Il est possible de construire vos propres cadres sur lesquels les abeilles viendront construire les alvéoles, mais nous conseillons toutefois d’acheter des cadres normés pour plus de facilités dans la manipulation.

La construction d’un cadre est assez ardue et vous aurez dans tous les cas besoin d’acheter le grillage. Il faut aussi compter qu’il faut au moins 8 cadres pour une bonne récolte et que tous les cadres doivent avoir des dimensions similaires pour les faire glisser dans les interstices de la hausse.

6. Le couvercle

C’est une planche de bois disposée au-dessus de la ruche et qui empêche les abeilles de passer. Il est préférable de créer des encoches sur le côté ou de mettre une poignée pour l’enlever plus facilement. C’est en effet la partie qui se manipule le plus souvent, que ce soit pour récupérer les cadres ou inspecter la ruche.

7. Le toit

C’est la partie finale de la ruche qui la protège des intempéries. Il est fortement conseillé de la fabriquer à base d’un alliage pour qu’elle soit étanche. Pour le design, libre à vous de choisir ce qui vous convient le mieux. Un toit à une pente ou deux pentes sont deux options qui se valent en fonction de la région où vous vivez (présence de neige ?).

N’hésitez pas à fabriquer un toit plus grand que la ruche avec des débords suffisant pour protéger les côtés de la ruche.

8. Le vernissage et la peinture

Vous avez presque terminé, mais il ne faut pas oublier de protéger le bois. Pour cela, il existe plusieurs solutions. Le vernis est très résistant mais les émanations toxiques qui en résultent peuvent rebuter les abeilles et les déranger. Nous conseillons un mélange d’huile de lin et de térébenthine qui est plus accepté.

Vous pouvez aussi choisir de peindre vos ruches pour les différencier et aider les abeilles à se retrouver lors de leur pérégrination. Il est en effet reconnu que les couleurs permettent de limiter les phénomènes de dérives.

Construire d’autres types de ruches ?

Il existe plusieurs variétés de ruches qui peuvent convenir au type d’exploitation que vous souhaitez mettre en place sur votre terrain. Si par exemple, vous avez la fibre écologique et que le bien-être des abeilles prime par dessus tout pour vous, alors vous pouvez vous lancer dans la construction d’une ruche naturelle ou d’une ruche Kényane. Elles ont l’avantage d’être également beaucoup plus simples à réaliser.

La ruche naturelle

Cette ruche peut être faite avec des matériaux naturels comme un tronc ou une structure en bois. De préférence, elle sera ronde avec des bords plus épais ce qui permet une meilleure conservation de la chaleur pour les abeilles.

Cette ruche peut être suspendue un peu plus haut, à 2 voire 3 mètres de hauteur, c’est là que les abeilles aiment être.

Cette ruche n’est pas la meilleure au niveau productivité, mais elle est très adaptée pour permettre à une colonie d’abeille de devenir forte et pérenne.

La ruche Kenyane (ou la ruche horizontale)

Cette ruche horizontale est simple à réaliser et offre des avantages certains. Elle est plus naturelle pour l’installation des abeilles qui peuvent se mettre en grappe autour des tiges supérieures. La manipulation est plus simple et plus respectueuse des abeilles.

Comme vous pouvez le constater, il suffit d’un caisson en bois d’une longueur de 1 m et d’une largeur de 50 cm. La difficulté réside à effectuer les découpes nécessaires pour obtenir la forme d’un V si appréciée par les abeilles. Les barrettes sur lesquelles les abeilles vont construire les alvéoles se placent sur le dessus de la boîte.

Le reste est similaire à une ruche traditionnelle avec une grille pour l’aération en dessus, un couvre-cadres et un toit étanche. Les pieds peuvent être changés pour des cordes pour attacher la ruche à un arbre.

Il est possible également de faire des compartiments verticaux avec une grille à reine pour avoir une sorte de « hausse » pour les cadres à récolter.