C’est une question récurrente lorsque l’on parle de se lancer dans l’apiculture.
C’est aussi une question à laquelle on ne peut pas répondre avec un oui ou un non. En effet, l’apiculture est un art délicat qui doit prendre en compte un grand nombre de facteurs.
Comme toute autre activité agricole, la production de miel fait face à de nombreux aléas qu’ils soient climatiques ou autres. En effet, les abeilles sont des êtres sensibles qui n’apprécient pas les pesticides notamment et qui peuvent se montrer capricieuse suivant les conditions dans lesquelles elles sont laissées.
Ainsi, pour répondre à cette question, il est nécessaire de creuser le sujet.
Amateur ou professionnel ?
Difficile de parler rentabilité sans parler d’abord de votre type d’activité.
Si vous cherchez juste à devenir autonome en miel et offrir quelques pots à vos proches, alors vous n’aurez pas les mêmes exigences qu’un professionnel qui doit dégager un salaire et assurer la pérennité de son entreprise.
Pour les amateurs
Les investissements sont moindres et permettent de ne pas se mettre dans une situation de pression financière. Pour autant, prendre soin d’une ruche requiert du temps et du matériel indispensable. Dans un article connexe, nous avons calculé qu’il faut compter environ 3500 euros pour une vingtaine de ruches. Un investissement conséquent, mais qui peut se rentabiliser assez vite en fonction de la productivité des abeilles.
En moyenne, il est considéré qu’une ruche peut produire entre 10 et 45 kg de miel à l’année en fonction des aléas climatiques et des conditions extérieures (pesticides, maladies, prédateurs).
En France, le prix moyen d’un kilo de miel se situe autour de 15 euros. Ainsi, une ruche peut rapporter 150 euros jusqu’à 650 euros dans les bonnes années.
En faisant le calcul, on découvre qu’une seule année d’exploitation peut suffire pour compenser l’investissement de départ.
Et si vous tombez dans un bon cru, vous pouvez même générer des bénéfices dès la première année, à condition bien entendu que vous sachiez prendre soin des abeilles !
Pour les professionnels
L’investissement est tout autre pour les personnes qui décident de se lancer dans la création d’une entreprise apicole. Dans l’article cité ci-dessus, nous rappelons qu’il est conseillé de posséder au moins 150 ruches pour démarrer une exploitation digne de ce nom.
Cependant, la Mutuelle Sociale Agricole préconise d’obtenir au moins 400 ruches pour espérer obtenir une certaine rentabilité à moyen-terme.
En effet, l’exploitation apicole demande des investissements conséquents qui peuvent aller jusqu’à 200 000 euros. S’il existe des aides pour le lancement d’une activité (à la fois régionale et nationale), il faut toutefois pouvoir débourser entre 100 000 et 150 000 euros dès le début.
En prenant en compte cet investissement de départ, nous pouvons ensuite passer au calcul des bénéfices. Nous découvrons à nouveau que la production sur une année de miel peut compenser l’investissement de départ. En effet, si nous prenons 25 kilos par ruche et que nous le multiplions par le nombre de ruches (400), nous obtenons un montant de 150 000 de revenus.
Il ne faut cependant pas s’attendre à obtenir ce résultat dès la première année. Chaque année, de nouveaux investissements sont nécessaires notamment pour l’achat des cadres ou du matériel d’emballage, mais ils sont moindres et permettent d’envisager l’obtention d’un revenu correct dès la troisième année.
Pour info, le salaire moyen d’un apiculteur se situe autour de 2000 euros par mois.
Pour conclure, il est important de préciser que l’apiculture ne rend personne riche. C’est avant tout une passion qui peut se porter à l’échelle supérieure pour se transformer en activité rémunératrice.
Si le miel est rentable, il est important de préciser que les ruches peuvent proposer bien d’autres débouchés comme le pollen, la gelée royale ou encore le propolis qui permettent d’envisager des revenus plus conséquents. Il est aussi possible de se lancer dans la production d’essaims ou de reines pour compléter les revenus.