Comment éviter l’essaimage ?

L’essaimage est un processus naturel qui permet aux abeilles de se reproduire et d’étendre le nombre de colonies. Ainsi, il ne peut pas et ne doit pas être complètement évité. Si les abeilles essaiment, c’est justement pour préserver l’espèce. Dans les temps qui cours, c’est un phénomène qu’il faut presque encourager, surtout si vous possédez des abeilles noires qui sont en voie d’extinction !

Cela dit, l’essaimage présente aussi de nombreux inconvénients. Il ralentit la production et peut stopper le butinage pendant plusieurs semaines. De plus, les essaims sauvages vont s’installer n’importe où, parfois dans des endroits où ils ne seront pas les bienvenus, sous une toiture, dans un garage ou dans un espace public avec des enfants.

Ainsi, il est bon de savoir éviter l’essaimage de ses ruches pour pouvoir le contrôler au maximum et, le permettre si possible.

Quelles sont les causes de l’essaimage ?

Ce phénomène naturel se produit généralement à la fin du printemps. C’est en effet à cette époque que les abeilles peuvent manquer de place et avoir envie de découvrir d’autres horizons !

Voici les causes principales qui peuvent être observées :

– L’état de la reine

Si vous avez tout bien fait comme il faut, vous avez marqué votre reine et vous connaissez son âge… Ainsi, vous pouvez être en mesure de savoir si elle a atteint son pic de rendement. Généralement, les reines commencent à vieillir au bout de trois ans. Les colonies peuvent envisager de les remplacer à ce moment-là pour mettre en place une nouvelle reine qui sera plus productive. C’est l’une des raisons principales de l’essaimage. La vieille reine prend ses servantes et part à la recherche d’un nouveau royaume.

– La capacité de la ruche

À la fin du printemps, votre ruche a souvent atteint sa capacité maximale. La reine a beaucoup pondu, surtout si l’année a été bonne et que la miellée est importante. Dans ce cas-là, il est probable que la colonie compte trop d’individus, que le couvain soit à l’étroit et que les abeilles commencent à se marcher dessus. Naturellement, la colonie va entamer un processus d’essaimage pour faire de la place.

– Les conditions extérieures

Une colonie qui se sent en danger ou qui estime que les conditions ne sont pas idéales peut décider d’essaimer pour chercher un meilleur endroit. Cela peut être lié à la présence de prédateurs, un épisode de sécheresse ou la construction d’une route trop bruyante juste à côté…

– Des espèces plus vagabondent que d’autres

Une autre cause peut venir de la souche de votre colonie. Les abeilles de la race caucasienne ou carnalienne sont par exemple très essaimeuses tandis que les abeilles noires et italiennes moins.

Comment identifier l’essaimage ?

Pour reconnaître les signes avant-coureurs de l’essaimage il faut rendre visite à vos ruches régulièrement (tous les 10 jours minimum) et observer attentivement plusieurs points particuliers :

– L’état du couvain

Si le couvain s’est étendu et que la reine n’a plus de place pour pondre, la reine transmettra le message à la colonie qui se préparera à l’essaimage.

– La présence de cellules royales

Si vous notez la présence de cellules royales et qu’il y a déjà des larves à l’intérieur, c’est que l’essaimage est déjà en route. Une nouvelle reine a été pondue et la vieille reine s’apprête à partir.

– L’activité des abeilles

Avant l’essaimage, l’activité de la ruche se ralentit, la ponte s’arrête, les abeilles cirières ne travaillent plus, la colonie est en vacances, c’est un signe fort !

Comment éviter l’essaimage

Une fois que vous avez identifié les signes avant-coureurs d’un éventuel essaimage, il est temps d’agir au plus vite. L’essaimage peut se faire très vite et il ne faut surtout pas attendre. Certaines solutions sont très faciles à mettre en place, et sans risque pour votre colonie.

– Donner plus de place

La colonie manque de place, il suffit de rajouter une hausse ! Vous avez plusieurs options. Vous pouvez rajouter une hausse sans grille à reine pour que celle-ci aille étendre le couvain dans la partie supérieure. Mais souvent, il est conseillé d’enlever des cadres saturés du corps de ruche par des cadres vides pour que la reine puisse y étendre le couvain. Sur la hausse nouvellement installée, les ouvrières se mettront au travail pour la production de miel.

L’agrandissement de la ruche est souvent suffisant pour éviter un essaimage si celui-ci n’a pas encore commencé.

Il est donc préférable de bien surveiller le développement de vos ruches pour anticiper la saturation. Observer l’état du couvain et remplacer des cadres pleins par des neufs au plus vite.

– Éliminer les cellules royales

Si les cellules royales ont déjà été créées, il est préférable de tout simplement les supprimer à l’aide d’un couteau. Il est conseillé de prélever le cadre et d’opérer minutieusement. Si la ponte est déjà amorcée, il peut être sage de conserver la nouvelle reine. En effet, lorsque les cellules royales ont été créées, l’essaimage peut être inévitable. En détruisant toutes les larves, vous prenez le risque de vous retrouver avec une colonie orpheline.

Il faudra alors attendre que les ouvrières refassent des cellules et pondent de nouvelles larves pour fabriquer une reine, ce qui ralentit la production de quelques semaines.

– Enlever les cadres de couvain operculés

En enlevant les cadres de couvain operculés, vous faites de la place et vous avez de grande chance d’éviter l’essaimage par la suite. Ces cadres peuvent en plus être réutilisés en les implantés dans une ruche plus faible ou pour créer une ruchette.

– Remplacer la reine

De nombreux apiculteurs choisissent une méthode qui est très fiable, mais un peu plus coûteuse. Ils changent de reine tous les ans. Les reines neuves n’essaimeront pas si les conditions sont adaptées (suffisamment de place). Ce n’est pas une solution idéale pour tout le monde. Les adeptes d’apiculture naturelle n’aiment pas cette méthode. Il est aussi conseillé de garder les reines plusieurs années pour la résilience et l’autonomie de la ruche.

– Prendre soin de la ruche

L’essaimage est aussi souvent une question de survie pour les abeilles qui ne se sentent pas en sécurité là où elles sont. Surveiller bien les épisodes de sécheresse, les fortes chaleurs ou tout autre situation qui pourraient stresser les abeilles. Si vous le pouvez, isoler mieux votre ruche, protégez-la du soleil, rajoutez de l’eau et un peu de nourrissement.

Comment contrôler l’essaimage

Comme expliqué plus haut, l’essaimage est un phénomène naturel qui est essentiel à la survie de l’espèce. Ainsi, la meilleure manière de faire face à l’essaimage n’est pas tant de l’éviter, mais plutôt de le contrôler.

En effet, l’essaimage est aussi un très bon processus pour multiplier votre cheptel ! Lorsque vous constatez que votre ruche entre en surcapacité, vous pouvez procéder à un essaimage artificiel pour aller au-devant de mère nature. Le nouvel essaim peut être installé dans une ruchette ou une ruche. Il ne vous restera ensuite qu’à changer la reine (si la raison de l’essaimage était la vieillesse de cette dernière) et trouver un espace adéquat (ou tout simplement donner ou vendre l’essaim).

Si vous souhaitez aider à la conservation de l’espèce des abeilles noires, favoriser et accepter l’essaimage est une action civique et militante !

Conclusion

Si l’essaimage est naturel, il ne faut pas oublier que l’apiculture est avant tout une affaire d’exploitation. Ainsi, vous ne pouvez pas tout simplement laisser vos abeilles essaimer chaque année sous peine de perdre du rendement et de mettre en danger votre activité. Il est donc conseillé d’agir au plus vite en restant vigilant à partir du mois de mai jusqu’au début du mois de juillet. Ensuite, vous êtes tranquille.

Si l’essaimage est déjà en cours avec la présence de cellules royales par exemple, il est conseillé de favoriser l’essaimage en créant une autre ruche. Ainsi, vous ne perturbez pas la ruche mère qui pourra continuer de produire et vous gagnez une nouvelle colonie qui pourra reprendre une activité productrice ou fabriquer une nouvelle reine si vous décidez de remplacer l’ancienne.