Le miel est l’or des apiculteurs et sa récolte est un des grands moments de l’année.
Il est difficile d’écrire un article général sur le meilleur moment pour récolter le miel tant la diversité des méthodes et des conditions est importante. Pour savoir quel est le meilleur moment, il faut prendre en compte plusieurs facteurs.
On prélève le miel lorsqu’il est mûr !
C’est une réponse qui peut avoir l’air idiote, mais elle est la plus simple et la plus logique. Elle s’ensuit d’une autre question plus difficile :
Comment savoir si le miel est mûr ? Deux facteurs peuvent être pris en compte : le taux d’humidité du miel et l’operculation des cadres.
– Le taux d’humidité
Le miel est mûr lorsqu’il contient environ moins de 20 % d’eau. Cela veut dire qu’il est arrivé à pleine maturité. Il ne fermente plus et peut être conservé. Tous les miels ne respectent pas ce taux. Si la plupart des miels sont mûrs autour de 18,5-19 %, certains le sont à partir de 23 %
Pour mesurer le taux d’humidité, il faut utiliser un réfractomètre qui donnera une valeur précise.
Attention,le taux d’humidité ne doit pas descendre en dessous de 18 % sous peine de fermentation. Son goût peut aussi être altéré.
Pour surveiller le taux d’humidité, on peut s’aider d’un tableau approximatif :
| Humidité relative de l’air en % | Teneur en eau d’équilibre du miel en % |
| 60 | 18.3 |
| 65 | 20.9 |
| 70 | 24.2 |
| 75 | 28.8 |
Si le taux est trop élevé (ce qui peut se produire pour les récoltes de printemps ou lors des années très humides), il est possible de procéder à la déshumidification du miel en utilisant un appareil électrique. Il faut alors enfermer la ruche dans un espace clôt pendant l’opération.
– L’operculation
Pour savoir si le miel est mûr, l’apiculteur prend généralement en compte l’état des cadres. Il faut vérifier que l’operculation de plus de 80 % des cadres a été effectuée. En effet, les abeilles créent l’opercule de cire une fois que le miel arrive à maturité.
Cependant, il faut faire attention car ce n’est pas une règle 100 % fiable. En fonction des conditions atmosphériques, le miel emmagasiné dans les opercules peut contenir trop ou pas assez d’eau. Ainsi, le réfractomètre est le seul outil 100 % fiable que vous devez utiliser pour mesurer la maturité de votre miel.
À quelle saison cela correspond-il ?
La récolte de Miel se fait généralement en été, après la floraison de la plupart des plantes et arbres. La grande majorité des apiculteurs procèdent à une récolte entre la mi-juillet et la fin août, lorsque la présence de nectar se fait rare.
Mais cela dépend aussi du type de miel que vous souhaitez récolter. Est-ce un miel monofloral ? Dans ce cas-là, il est impératif de prélever le miel après chaque floraison. S’il est multi-floraux, vous pouvez espacer les moments de récoltes en fonction de la taille de votre ruche.
Certains apiculteurs préfèrent récolter du miel au tout début de l’été, voir au printemps si les conditions sont présentes pour que les abeilles refassent des réserves. La deuxième récolte se fera ensuite aux alentours de la fin du mois d’août. Le miel de début de saison est plus clair. Le miel d’août arbore une couleur ambrée.
Dans tous les cas, la récolte ne se fait que lorsque le miel est mûr. S’il est prêt à être récolté en juin, l’apiculteur doit s’adapter. Il est toujours possible de replacer des hausses ensuite dans l’espoir que les abeilles remplissent les cadres.
Pour plus de précision, vous pouvez vous aider d’un calendrier de floraison pour bien planifier vos récoltes en fonction des plantes mellifères que vous utilisez. Attention toutefois à prendre en compte les aléas climatiques et saisonniers.
Consultez par exemple ce calendrier mélifère complet.
Comment procéder à la récolte
La récolte consiste à prélever le miel situé sur les cadres. Nous conseillons fortement d’utiliser des hausses et de ne récolter que le miel situé dans les cadres de la hausse. Ces hausses sont équipées de grille à reine empêchant les reines d’aller installer un couvain sur ces cadres et ils ne contiennent donc que du miel.
Le corps de ruches permet aux abeilles de se nourrir et de continuer à développer la colonie. Si vous retirez le miel des cadres qui y sont présents, vous mettez en danger le bien-être de vos abeilles et compliquez la préparation de l’hivernage.
Ensuite, vous pouvez extraire le miel
Pour cela, il faut d’abord prélever les cadres.
Il existe trois techniques principales pour faire partir les abeilles de la hausse et récolter le miel.
– enfumer les abeilles et les brosser avec une brosse spéciale
– souffler sur les abeilles pour les faire partir.
– Utiliser un chasse-abeille pour les capturer
Seule la dernière option est respectueuse des abeilles. Les autres peuvent s’avérer traumatisantes.
Enfin, vous amenez les cadres à la miellerie
La récolte du miel se fait en plusieurs étapes :
– Désoperculation des cadres : on enlève la fine couche de cire avec un couteau spécial ou une machine pour les plus grandes quantités.
– Extraction du miel dans un extracteur manuel ou électrique
– Filtrage et maturation : le miel est filtré puis disposé dans un maturateur pour que les particules et les bulles d’air remontent. La couche qui se forme en surface peut être enlevée et le miel dégusté !
À quel moment de la journée récolter le miel ?
La récolte du miel est préférable en fin de journée pour que la nuit puisse aider les abeilles à se remettre à fonctionner normalement. Elles seront aussi plus passives pour une opération qui a tendance à les exciter.
Cependant, suivant le nombre de ruches, il peut être difficile de respecter cet horaire. Il faut alors enfumer les ruches pour prélever les cadres sans provoquer trop d’agressivité chez les abeilles.
Dans tous les cas, la sécurité est de mise. Munissez-vous du matériel adéquat et faites attention à vous.
Conclusion
Comme vous l’avez compris, la récolte est un processus bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne suffit pas juste de prélever les cadres et de prendre le miel. Pour une activité pérenne et respectueuse du bien-être des abeilles, et un miel de qualité, il est impératif d’utiliser des hausse, de vérifier le taux d’humidité du miel avec un réfracteur et d’utiliser des techniques d’extraction douces.