Comme nous l’avons maintes fois répété, les abeilles sont des êtres sensibles et délicats. L’apiculture n’est pas une méthode agricole comme les autres et prendre soin des abeilles est un impératif pour une colonie pérenne et productive.
En effet, les ruches étant en extérieur tout le temps, elles sont particulièrement sujettes aux intempéries et si vous n’en prenez pas soin, vous devrez changer la colonie de ruche (ce que les abeilles n’apprécient jamais) et racheter une ruche. C’est doublement handicapant pour votre cheptel.
Nettoyer sa ruche régulièrement permet aussi d’éviter les maladies et les parasites comme le varroa.
De plus, il a été observé qu’une ruche bien entretenue est aussi généralement plus productive. Les abeilles aiment qu’on prenne soin de leur habitat et elles le rendent bien ! Elles sont comme nous, plus nos bureaux ou nos ateliers sont rangés et propres, et plus nous sommes motivés pour travailler !
Quand nettoyer de la ruche ?
Pour assurer la longévité de vos colonies, il est conseillé de nettoyer les ruches aussi souvent que possible. On peut parler de deux types de nettoyage :
– le nettoyage de printemps
C’est un grand nettoyage que l’on fait généralement lors de la première visite du printemps et où l’on prend le temps de nettoyer toutes les parties de la ruche. Nous consacrons un chapitre entier dans cet article sur ce nettoyage.
– le nettoyage régulier
Chaque visite doit être une opportunité pour nettoyer la ruche. Il faut enlever les abeilles mortes et, surtout, ôter les cadavres de prédateurs si c’est le cas. En effet, un corps en décomposition peut amener des bactéries dangereuses pour la colonie. Il faut également vérifier que les voies de passage sont suffisamment dégagées et vérifier l’état des cadres.
Lors de ces rendez-vous réguliers, il est aussi nécessaire de nettoyer et désinfecter tous les outils utilisés. En effet, si une ruche est contaminée, il faut à tout prix éviter que la maladie se propage dans les autres colonies.
Le nettoyage de printemps
Il est essentiel de nettoyer la ruche de fond en comble au début du printemps. La raison principale reste l’éradication d’éventuelles maladies qui peuvent se propager entre les abeilles, par le vent ou par l’arrivée d’un prédateur.
Mais le nettoyage est très apprécié des abeilles qui gagneront en efficacité, que ce soit pour le remplissage des alvéoles ou la production de couvain.
Le nettoyage consiste à s’occuper de toutes les parties de la ruche :
– le corps de ruche, le couvre-cadre et la hausse
Il faut gratter les résidus de propolis qui peuvent empêcher le coulissement des cadres ou gêner lors de la fermeture de la ruche. C’est particulièrement important pour ce dernier aspect parce que les abeilles ont horreur des courants d’air.
On le gratte avec le lève-cadre, une spatule ou un grattoir.
Lorsqu’on a fini le grattage, il est important de passer le tout au chalumeau pour faire fondre les derniers résidus et désinfecter. Il peut y avoir des bactéries nichées dans les coins.
– la porte d’entrée
Elle doit être soigneusement grattée pour faciliter le passage des abeilles. Il faut également vérifier qu’elle n’a pas été endommagée et qu’elle ne laissera pas passer de prédateurs.
Si elle est en métal, elle peut être passée à la javel. Si elle est en bois, il est préférable de la passer au chalumeau.
– le plancher
Le plancher est une partie qui se salit très vite dû aux retombées des produits de la ruche : résidus de propolis, d’opercules, etc. Il reçoit aussi le varroa après le traitement et d’autres déchets divers.
Il doit être gratté soigneusement avec un outil rigide en prenant bien soin d’éliminer tous les résidus.
Il faut ensuite le passer à la javel pour le désinfecter en utilisant une brosse pour enlever toutes les traces. On finit avec un passage à l’eau.
– les cadres
C’est la partie la plus délicate qui demande une certaine connaissance des maladies et parasites. Un cadre, lorsqu’il est trop noir ou même moisi montre facilement qu’il doit être absolument changé. Cependant, parfois, il n’est pas en mauvais état, mais des vers ou des parasites se sont incrustés dans les alvéoles. On peut alors choisir de gratter les parties atteintes avec un couteau. La construction des alvéoles demande beaucoup d’efforts aux abeilles et il est dommage de s’en débarrasser s’il est possible d’agir. Si l’infection est trop présente ou que vous craignez une prolifération, il est cependant préférable de couper les fils pour brûler la cire.
Il faut ensuite gratter le cadre et le passer au chalumeau avant de le réutiliser.
Une fois la ruche bien nettoyée, il ne faut pas oublier de laver et désinfecter tous les outils entre le passage d’une ruche à une autre. Cela peut paraître contraignant en fonction du nombre de ruches, mais cela permet d’éviter la prolifération d’éventuelles maladies. Prévoyez un seau d’eau de javel pour tremper les outils que vous pouvez aussi passer au chalumeau.
Voir aussi l’article : Comment fabriquer une ruche soi-même
L’entretien de la ruche plus général
Le nettoyage est une partie essentielle de l’entretien d’une ruche, mais il ne représente pas la seule tâche. En effet, la ruche étant disposée à l’extérieur, elle subit les intempéries de plein fouet et pour qu’elle dure longtemps, il faut veiller à ce qu’elle ne se détériore pas. Plusieurs aspects sont à prendre particulièrement en compte :
– Les fissures
Le bois peut craquer ou se fissurer en fonction des températures. Il faut alors colmater les brèches au plus vite avec de la pâte à bois. Nous rappelons que les abeilles prennent facilement froid et qu’elles sont vulnérables aux courants d’air.
– L’humidité
C’est un autre grand ennemi des abeilles. Elles sont sensibles à l’humidité ambiante. Si le bois de votre ruche commence à moisir, il faut agir au plus vite en remplaçant la partie atteinte ou en la traitant avec un vernis ou une peinture naturelle.
– La peinture
Il est conseillé d’appliquer une couche de peinture naturelle et protectrice tous les 4 à 5 ans. Faites-le de préférence en hiver, quand les températures ne dépassent pas les 15 degrés. C’est aussi préférable pour ne pas déranger les abeilles qui peuvent être perturbées par l’odeur.
– Le support
Suivant le choix de support que vous avez effectué, il est important de vérifier qu’il est stable. Apportez une attention toute particulière aux pieds, surtout pour les supports en bois. Si besoin, renforcez la structure. Les abeilles n’aiment pas les vibrations.
– Les alentours de la ruche
Un aspect non négligeable est l’entretien des espaces autour de la ruche. Ne laissez pas traîner de seau plein d’eau dans lesquels les abeilles pourraient venir se noyer, ni de tas de bois en décomposition qui sont de véritables nids à frelons. Dégagez les espaces autour pour que les abeilles puissent voler librement et taillez les haies si elles sont sur leurs routes de vol.
Conclusion
Le nettoyage de la ruche est un indispensable de la routine du bon apiculteur. C’est une manière de prendre soin des abeilles qui l’apprécient grandement. C’est aussi une routine qui permet de vérifier l’état des cadres ou de noter la présence de parasites ou de maladies. Ne rechignez pas devant cette corvée qui représente une véritable garantie pour la longévité de vos colonies.