Quel budget pour devenir apiculteur ?

L’apiculture ne doit pas se prendre à la légère. Il ne suffit pas de poser quelques ruches dans un champ et d’attendre que les abeilles fassent tout le boulot. L’apiculteur est un expert formé et avisé qui possède tout le matériel nécessaire pour prendre soin des abeilles, récolter le miel et le transformer. 

Ainsi, devenir apiculteur nécessite un budget qui peut varier entre 3500 euros pour une petite exploitation et 200 000 euros pour une grande. Dans cet article, nous expliquons en détail le budget nécessaire pour produire le miel et ses dérivés en fonction du type d’exploitation.

Quel type d’exploitation ?

Comme énoncé plus haut, le budget dépend de la taille de votre exploitation, et donc, du type d’activité que vous souhaitez poursuivre. 

En France, il existe plus de 80 000 apiculteurs, mais tous ne vivent pas que de ça. Certains ne possèdent que quelques ruches en complément de leur activité pour vendre leur miel sur les marchés tandis que d’autres en ont planté plus de 500 pour obtenir un salaire intéressant à la fin du mois.

Nous avons donc choisi de séparer cet article en deux parties correspondantes à deux types d’exploitation avec des budgets très différents : 

Apiculteur amateur (jusqu’à 150 ruches)

Apiculteur professionnel ( plus de 150 ruches)

La première partie de cet article concerne les apiculteurs amateurs, et la seconde partie les apiculteurs professionnels.

Apiculteur amateur

Vous envisagez de poser moins de 150 ruches au total. Vous avez une activité principale et obtenez le statut de cotisant solidaire à la MSA. La cotisation s’élève à environ 300 euros par an.

Vous êtes tenu de déclarer votre activité aux impôts ainsi qu’au Ministère de l’Agriculture qui va vous octroyer un numéro d’apiculteur, le NAPI, obligatoire pour tout exploitant apicole. Ce contrôle est notamment nécessaire pour surveiller la population d’Abeille en France et éviter les problèmes sanitaires.

Pour votre petite exploitation, il faut prendre en compte trois aspects pour le budget :

1. Le matériel d’extraction

Pour débuter une activité d’apiculture, il est essentiel de se munir du matériel adéquat :

– une paire de gants (de préférence en agneau)

– un chapeau d’apiculteur (voilette)

– un blouson professionnel avec aération

– une bonne paire de botte

– un lève-cadre (en métal)

– une brosse à abeille

– un racloir

– 1 enfumoir avec grille de protection (de préférence en inox)

Budget estimé entre 200 et 400 euros en fonction de la qualité du matériel.

2. Les ruches et les essaims

Le prix d’une ruche dépend de ses matériaux et de son type de fabrication. Il faut compter entre 50 et 150 euros pour une ruche. Il est également possible de la fabriquer soi-même.

Pour l’essaim, il existe plusieurs possibilités :

– un essaim sauvage que vous récupérez : gratuit ! Voir comment réussir à récupérer un essaim sauvage.

– un paquet d’abeille : entre 100 et 150 euros.

– un essaim : entre 150 et 200 euros

– une ruche peuplée : entre 200 et 800 euros

Budget estimé : entre 100 et 1000 euros par ruche

3. La formation

Devenir apiculteur ne s’apprend pas qu’avec des informations et articles. Il est fortement conseillé de suivre une formation.

Il n’est cependant pas obligatoire d’obtenir une certification, surtout si vous ne comptez pas avoir plus de 50 ruches. Les organismes spécialisés recommandent cependant de suivre une petite formation de trois jours ou de vous former auprès d’un apiculteur avant de vous lancer dans votre exploitation. Ce conseil sert également à éviter des erreurs qui pourraient affecter les ruches voisines aux vôtres !

Les formations coûtent entre 200 et 500 euros.

Conclusion sur le budget pour un apiculteur amateur

Le budget varie de manière conséquente en fonction du nombre de ruches. Si vous choisissez les tarifs les plus bas avec des paquets d’abeilles et des ruches abordables, vous pouvez estimer un budget d’environ 3500 euros pour une vingtaine de ruches.

Si vous envisagez une exploitation moyenne avec une centaine de ruches qui sont déjà peuplées (moins de travail), vous tournez plus autour des 45 000 euros.

Les aides pour les cotisants solidaires

Il est tout à fait possible de demander des aides pour une petite exploitation apicole. C’est l’organisme France AgriMer qui l’octroie. Pour y avoir droit, il faut un minimum de 50 ruches. Les aides concernent la mobilité des ruches et le développement du cheptel.

Il est également possible de demander l’aide MAEC à partir de 72 ruches. Il faut alors suivre un cahier des charges précis et s’engager sur une durée minimale de 5 ans pour la production. Cette aide s’élève à 21 euros par ruche.

Regardez aussi cette vidéo explicative :

Apiculteur professionnel

Si vous souhaitez vous lancer exclusivement dans l’apiculture, les budgets sont autres. En effet, il ne faut pas juste considérer les ruches, les essaims et le matériel d’extraction, mais aussi les ateliers de transformation, les véhicules pour la logistique et le matériel d’emballage. Vous ne pouvez pas aussi loger vos centaines de ruches dans le jardin. 

Pour devenir apiculteur professionnel, vous pouvez démarrer avec 150 ruches pour espérer obtenir un revenu correct, mais la MSA recommande au moins 400 ruches pour atteindre une certaine rentabilité.

1. Le terrain

Il est possible de poser ses ruches chez des amis, mais il est souvent préférable de posséder ses terres, surtout si vous envisagez une production de ruches fixes.

Les prix sont donc très variables et nous ne les prendrons pas en compte dans ce budget (mais il ne faut pas l’oublier!).

2. Les ruches

Pour 400 ruches, il faut compter entre 20 000 et 60 000 euros de budget. Il est hors de question d’envisager de les fabriquer soi-même ! Il est également préférable d’opter pour des ruches de meilleure qualité qui dureront plus longtemps.

3. Les essaims

Nous pouvons reprendre les tarifs énoncés ci-dessus. Mais là aussi, impossible de trouver 400 essaims sauvages !

Le budget peut aller de 40 000 à 100 000 euros suivant le type d’abeille ou leur provenance. Si vous choisissez des ruches peuplées, vous êtes plutôt entre 150 000 et 240 000 euros.

4. Les cadres

Les cadres doivent être changés régulièrement et représentent un investissement conséquent. Pour un début, il faut compter environ 10 000.

5. Les ateliers

Nous ne parlons pas du prix des bâtiments neufs. Mais l’aménagement d’un bâtiment existant pour le transformer en miellerie demandera un minimum de 30 000 euros pour être aux normes.

6. Les véhicules

Enfin, vous ne pouvez pas transporter 400 ruches à la brouette. Il faut penser à un véhicule adapté pour aller chercher les ruches et, éventuellement, un outil de levage pour vous accompagner dans le processus.

Comptez entre 20 000 et 50 000, suivant si vous achetez neufs ou d’occasion.

Conclusion sur le budget pour les professionnels

Pour vous installer en tant qu’apiculteur, il faut un minimum de 150 000 euros pour démarrer votre activité. C’est une somme conséquente, mais heureusement, il existe des aides à l’installation.

Les apiculteurs souhaitant devenir professionnels peuvent se renseigner sur le site de la Fédération des apiculteurs professionnels.

Les aides pour les apiculteurs professionnels

Il existe plusieurs aides pour les apiculteurs professionnels, et notamment l’aide MAEC, l’aide à l’installation, ou la dotation Jeune Agriculteur.

Les professionnels peuvent avoir le droit à l’aide MAEC citée dans la partie amateur et bénéficier de 21 euros par ruche.

De plus, en tant que chef d’exploitation, ils peuvent demander une aide à l’installation. Il en existe plusieurs sortes :

– Dotation Jeune Agriculteur qui concerne les personnes ayant moins de 40 ans et étant certifiés. Elle est comprise entre 10 000 et 40 000 euros.

– Des aides régionales sont également accessibles et peuvent avoisiner les 10 000 euros.

Avant de vous lancer, assurez-vous que cette activité vous donne vraiment envie. En effet, les budgets sont conséquents et les revenus ne sont pas toujours à la hauteur de nos attentes. Les aléas climatiques impactent fortement les récoltes et le prix du miel au kilo n’est pas très élevé. Ainsi, la plupart des apiculteurs professionnels ne génèrent guère plus qu’un SMIC.