Où installer ses ruches ? Le point complet

L’emplacement de vos ruches peut être crucial pour le bon développement de vos colonies et une récolte de miel confortable.

Outre les facteurs importants à prendre en compte tels que l’exposition au soleil, la proximité d’un point d’eau ou encore la présence de prédateurs, il est aussi nécessaire de prendre en compte les législations en vigueur dans votre département.

De manière générale, les ruches doivent être disposées sur un terrain orienté sud/sud-est, protégé du vent et de l’humidité, le plus plat possible et situé à une bonne distance de la voie publique.

Etudions cela plus en détail.

L’exposition

Le premier critère à prendre en compte est celui de l’exposition et des contraintes environnementales du terrain. Les abeilles ont besoin de soleil pour se réveiller et partir butiner. Ainsi, l’exposition sud/sud-est est de loin la meilleure.

Les abeilles n’aiment pas l’humidité et le vent peut les fatiguer. Ainsi, il est préférable de trouver un terrain protégé du vent par une colline ou une haie. Si les fonds de vallée peuvent être parfaits pour répondre à ces conditions, ils sont en revanche souvent plus humides, ce qui peut poser un problème, notamment en hiver et au début du printemps.

Il n’y a pas de terrain parfait et il faut aussi apprendre à faire avec ce que vous avez. Posez-vous les bonnes questions et pensez aux conditions météorologiques tout au long de l’année. Par exemple, pour une production optimale, les abeilles doivent bénéficier d’un ensoleillement fort dès le tout début du printemps. Il faut aussi prendre en compte le climat en été. Les ruches dans le sud apprécieront le voilage d’un arbre pour ne pas avoir trop chaud… tandis que dans le nord, la présence d’un arbre risque de refroidir dangereusement la ruche au début du printemps.


Voir aussi : Quelle ruche choisir pour débuter ?

Prendre en compte la flore environnante…

Une autre constante à prendre sérieusement en compte sont les fleurs mises à disposition des abeilles autour de la ruche. Pour bénéficier d’une récolte optimale et assurer que les abeilles puissent faire des réserves avant l’hiver, il est judicieux de choisir une zone où la floraison s’étale du printemps jusqu’à l’automne.

Pour cela, il peut être utile d’étudier la flore environnante en notant les périodes de floraisons des arbres et des plantes mellifères. Si besoin, il est possible de planter des fleurs dans un champ proche des ruches pour offrir une garantie.

Et la présence de monoculture !

Il est également essentiel de faire attention à la présence de champs en monoculture autour des ruches. En effet, la monoculture est souvent traitée avec des pesticides qui peuvent mettre en danger le développement de vos colonies.

Au-delà du risque de pollution, les plantations en monoculture sont aussi trop irrégulières pour satisfaire l’appétit des abeilles qui se goinfrent littéralement à la floraison et se retrouveront ensuite sans rien.

Si vous n’avez pas le choix, essayez au moins de placer les ruches de manière à ce que les vents dominants les poussent dans l’autre direction.

Un point d’eau

Les abeilles ont aussi besoin d’eau pour se désaltérer, surtout en été. Pensez à prévoir un espace pour s’abreuver avec des grilles ou un système pour limiter la noyade des insectes. Si vous ne disposez pas de point d’eau, les abeilles iront en chercher ailleurs, dans des endroits plus éloignés et potentiellement dangereux.

Un espace de vol suffisant

Les abeilles sont travailleuses, mais elles peuvent aussi se fatiguer. Pour leur faciliter la tâche, il est important de faire en sorte que l’envol de la ruche soit facile et que les « routes» employées par les butineuses soient dégagées. Couper les branches qui bloquent l’accès ou laisser des « trous » de vol dans les haies trop élevées pour les abeilles.

La législation en cours

Que vous soyez apiculteur professionnel ou amateur, l’implantation des ruches est soumise à une réglementation rigoureuse qu’il est impératif de connaître et de suivre. Si vous voulez obtenir des aides, il est important de vérifier les conditions imposées par les organismes telles que la distance entre les ruches et le type d’environnement.

Pour ce qui est de la législation, elle est définie par arrêtés préfectoraux et change suivant le département. C’est à vous d’effectuer vos recherches pour trouver les différentes limitations.

Voici les articles et arrêtés de la réglementation sur l’installation de ruches. Informations gouvernementales.

De manière générale, les ruches doivent être posées à plus de 20 mètres d’un terrain voisin, d’une voie publique et à plus de 100 mètres d’un établissement public tel qu’une école ou un hôpital.

Dans certains cas, cette distance peut être réduite à 10 mètres avec l’installation d’une palissade d’au moins 2 mètres de haut.

En outre, les ruches doivent être au plus proche à deux mètres d’un mur ou d’une palissade pour respecter l’envol. Certaines préfectures limiteront aussi le nombre de ruches à l’hectare (en général, pas plus d’une centaine). 

Un endroit paisible

Les abeilles ont aussi besoin de calme pour fonctionner de manière idéale. Ainsi, il est préférable de disposer les ruches dans des terrains protégés du regard et loin des sources de bruit. Par exemple, il faut éviter la proximité d’une route ou d’un chemin de fer et éloigner les ruches des usines ou fermes bruyantes.

Si vous avez vous-mêmes des travaux bruyants à faire, privilégier l’hiver pour déranger le moins possible les abeilles.

La protection des ruches

Il est important de prendre en compte certains dangers qui peuvent affecter plus ou moins durablement vos colonies.

– les humains

Malheureusement, les histoires de ruches volées ou vandalisées sont légion. Ainsi, il faut aussi les protéger des autres personnes qui pourraient avoir des idées malveillantes. Si les ruches sont accessibles et isolées, des passants peuvent vouloir les voler ou juste ouvrir la ruche pour prendre du miel !

– les prédateurs

Le frelon asiatique est le principal prédateur qui met en danger nos abeilles. Outre la disposition de pièges à frelon pour limiter leur propagation, il est conseillé de placer les ruches loin des endroits où des frelons ont été aperçus. Ces derniers aiment par exemple particulièrement les endroits ombragés avec de l’eau à proximité et de la matière en décomposition où ils nichent.

Voir aussi : Faut-il peindre ses ruches, et pourquoi ?

Confort d’exploitation

Enfin, dernier point de ce dossier, il est également important de vous prendre en considération lors de l’implantation de vos ruches sur un terrain. En effet, pour une production optimale, vous devrez vous y rendre régulièrement. Elles doivent être donc accessibles et facilement manipulables. Si vous avez besoin de machines pour les soulever, pensez aux irrégularités du terrains. Plus il sera plat et plus vous pourrez les manier facilement.

Pensez aussi à poser les ruches sur un support élevé, c’est préférable pour les abeilles et ce sera aussi plus confortable pour le maniement des ruches.

Enfin, le placement des ruches n’est pas anodin. Il a été confirmé que les ruches alignées favorisent la dérive parmi les abeilles et peuvent générer des irrégularités de production. Ainsi, il est préférable d’opter pour un agencement plus organique tel que le cercle, le U ou le S. Dans tous les cas, pensez à votre confort en laissant suffisamment de place autour des ruches pour circuler autour sans déranger le vol des abeilles.

Les entrées doivent par exemple être orientées vers l’intérieur dans les configuration en cercle ou en U.

Conclusion

Comme vous l’avez compris, il n’existe pas de lieu parfait pour poser les ruches et il y a une foule de critères à prendre en compte pour donner toute sa chance à votre production de miel. Pour résumer, il faut faire particulièrement attention à 7 points :

– exposition sud/sud-est,

– flore riche avec une floraison étalée,

– point d’eau sécurisé et proche,

– distance réglementaire avec les voisins et les espaces publics,

– Un espace adapté, calme et isolé,

– protection contre les prédateurs (humains et frelons asiatiques),

– confort d’exploitation.

Il n’est pas toujours possible de répondre favorablement à tous ces critères. Faites de votre mieux. Si vous trouvez un meilleur emplacement au milieu de la saison, attendez l’hiver pour bouger votre ruche. Les abeilles n’aiment pas être chamboulées dans leurs repères (sauf pour des ruches mobiles).

Bonne chance dans la recherche du lieu idéal et belle récolte !