La récolte du miel est assez simple en soi et elle est accessible à tous. Mais produire un miel translucide de qualité est une autre paire de manches.
En effet, l’apiculteur doit passer au travers de plusieurs processus précis et sensibles pour s’assurer que son miel sera conservable et pur. Les professionnels utilisent des machines qui permettent de réunir les meilleures conditions, mais tout amateur peut aussi y parvenir en faisant attention à certains points cruciaux.
Voici une liste de dix conseils pour obtenir un nectar des dieux les plus purs.
1. Récolter au bon moment
La récolte du miel doit se faire lorsque les cadres sont operculées à plus de 80 %. Si ce taux n’est pas atteint, il est préférable d’attendre pour que les abeilles continuent l’operculation. Ce processus définit la qualité du miel ainsi que son taux d’humidité. Un cadre dont le rayons sont operculés à plus de 90 % est généralement prêt à être récolté. Mais ce n’est pas toujours le cas et il est aussi important de prendre en compte l’humidité.
Le prélèvement doit se faire en fin de journée pour ne pas trop déranger les abeilles et à une température supérieure à 25 degrés. Il faut aussi faire attention que l’air ne soit pas trop humide.
2. Mesurer le taux d’humidité du miel avec un réfractomètre
Le taux d’humidité est très important, car un miel qui contient trop d’eau va fermenter et sera tout simplement immangeable. Le miel doit contenir moins de 18 % d’eau pour être stocké. Lorsque les cadres sont suffisamment operculés, c’est que le miel est généralement suffisamment sec, mais il est fortement conseillé d’utiliser un réfractomètre pour vérifier le taux d’humidité.
3. Utiliser un déshumidificateur
Les cadres sont ensuite disposés dans une chambre chaude qui doit assurer une température moyenne de 35 degrés. Si le miel est trop humide, il est conseillé d’installer un déshumidificateur qui va absorber l’eau contenue dans l’air pour garder une pièce avec une humidité inférieure à 55 %. Ce sont les conditions idéales pour obtenir un miel suffisamment sec.
4. Ventiler les cadres
Il est aussi conseillé d’installer un ventilateur dans la pièce et de disposer les cadres en quinconce pour que l’air circule parfaitement entre eux. L’air permet de sécher le miel.
Les cadres y restent deux ou trois jours dans ces conditions. Le taux d’humidité est relevé une dernière fois avant l’extraction.
5. Filtrer deux fois plutôt qu’une
Après l’extraction, il est conseillé de filtrer le miel avec un tamis grossier, puis un tamis plus fin pour enlever les plus grosses impuretés. Certains apiculteurs choisissent de filtrer avec une toile filtrante. Ce processus est plus long, mais vous assure un filtrage optimal !
Dans tous les cas, il faut systématiquement filtrer le miel après l’extraction et mieux vaut deux fois qu’une.
6. Garder le miel dans le maturateur plus longtemps
La durée moyenne est de quatre jours, mais plus votre miel restera dans le maturateur et plus il sera bon. Ainsi, n’hésitez pas à le garder 6 ou 8 jours en vous assurant que la pièce ne soit pas humide.
Pendant ce temps, les impuretés du miel remontent à la surface pour former une couche que l’on appelle l’écume. La température ambiante doit se situer autour de 28 degrés. Le maturateur doit être fermé pour que la poussière ne vienne pas s’agglutiner sur le miel. Sa taille dépend des quantités que vous voulez produire.
7. Enlever l’écume à la cuillère plusieurs fois
La méthode traditionnelle consiste à enlever l’écume à la cuillère pour ne garder que le miel pur. Il est possible d’effectuer l’opération plusieurs fois pour aider à la remontée des impuretés à la surface. Faites bien attention à nettoyer la cuillère entre chaque passage pour ne pas mettre de débris dans le miel.
Cette opération doit être faite dans un endroit sec et chaud.
8. Appliquer un tissu en coton pour les dernières impuretés
Pour un miel encore plus pur, il est possible de déposer un tissu en coton après être passé à la cuillère pour prélever les impuretés les plus fines. Les débris viendront se coller au tissu et pourront être prélevés plus facilement. Il n’est pas toujours facile de les voir à l’œil nu, ainsi le passage du tissu peut se faire même si vous ne voyez pas d’écume.
9. Laisser un minimum d’air dans les pots
La mise en bocal du miel est un autre moment très important pour assurer la conservation d’un miel qui soit le plus pur possible. Après avoir vérifié qu’aucune poussière, cheveux ou autres morceaux de peaux ne puissent se mettre en travers de son chemin, laisser couler le miel dans les bocaux. Il faut les remplir au ras-bord. En effet, moins il y a d’air dans le bocal et moins le miel aura de chance de se détériorer.
De par la viscosité de ce produit, il est conseillé de remplir les bocaux, de laisser le miel décanter un peu et de remettre une couche ensuite.
10. Stocker dans un endroit, sec, sans lumière à moins de 15 degrés
Le miel peut se conserver pendant des années et il conservera ses qualités s’il est mis dans des endroits appropriés. Il faut particulièrement faire attention au taux d’humidité, à la lumière et la température.
Les rayons du soleil doivent être à tout prix évités. Ainsi, une cave fera l’affaire, à moins qu’elle soit trop humide. L’humidité pourrait s’insérer entre le couvercle et le bocal et faire fermenter votre miel.
La température idéale de conservation se situe autour de 10 degrés. Un miel peut durer plus de 15 ans dans ces conditions ! À 20 degrés, sa durée de vie ne dépasse pas 4 ans.