Diviser une ruche : comment faire ?

La division d’une ruche présente de nombreux avantages. En premier lieu, elle permet d’éviter l’essaimage lorsque la population d’une ruche devient trop importante, elle permet aussi de créer de nouvelles colonies tout en gardant le patrimoine génétique de la ruche mère. C’est une manière de sélectionner les abeilles les plus résilientes et les plus productrices. Enfin, la division permet aussi de faire de l’élevage de reines ou d’abeilles.

Il existe plusieurs méthodes, mais toutes concordent avec une situation de départ qui doit être optimale. Seules peuvent être divisées les ruches saines et en bonne santé qui possèdent au moins 6 cadres de couvain et des faux-bourdons pour féconder la future reine. 

Quand effectuer la division ?

La division doit s’effectuer quand la ruche est en pleine possession de ses moyens et que les abeilles n’ont pas encore envie d’essaimer. Ainsi, de nombreux apiculteurs recommandent de procéder à la division pendant la miellée, en avril suivant les régions. C’est le moment idéal, il y a assez de nourriture et un couvain suffisamment développé. 

Pour autant, la division reste possible tout au long de l’année, jusqu’au mois d’août. Ensuite, elle est à éviter, car elle pourrait fragiliser la colonie juste avant la préparation pour l’hiver.

Il faut aussi observer le développement de la ruche. Si vous sentez qu’elle est en train de préparer un essaimage, alors il faut agir au plus vite. Pour rappel, lorsque le couvain est à l’étroit, qu’il y a trop d’abeilles, ou que la reine est vieille, les risques d’essaimage sont plus importants.

La division se fait de préférence en fin de journée, pour que les abeilles ne soient pas trop actives et qu’elles soient toutes rentrées. Il faut cependant que la température soit suffisamment élevée. Il est préconisé de pratiquer la division à une température ambiante supérieure à 17 degrés. 

Trois méthodes principales pour diviser une ruche

Les trois méthodes se valent en termes d’efficacité. Le processus est différent mais respecte le bien-être des abeilles et assure un taux de réussite élevé dans tous les cas.

– Division avec recherche de la reine

Cette technique n’est pas la plus facile, car il faut d’abord identifier la reine. Si celle-ci n’a pas été marquée au préalable, cela peut devenir compliqué surtout en plein milieu de saison où la ruche regorge d’abeilles. Même les apiculteurs les plus expérimentés éprouvent parfois des difficultés pour retrouver la reine. 

Il existe toutefois plusieurs signes qui ne trompent pas :

La reine est plus grosse que les ouvrières avec un abdomen plus large et plus long. Elle se meut généralement sur les cadres et les autres abeilles lui laissent le passage, formant une sorte de ligne ouverte. Elle est aussi souvent proche du couvain. Si vous ne la trouvez pas, il faut regarder s’il y a des œufs qui ont été pondus pour vérifier qu’elle est bien dans les parages.

Quand on l’a trouvée, on prélève le cadre où elle se trouve pour le disposer dans une ruche ou une ruchette. On y ajoute un cadre de miel, un cadre de couvain operculé, deux cadres de cires et, éventuellement, un cadre vide. La ruche est disposée loin de la ruche mère. La ruche orpheline devra recommencer de zéro. Les ouvrières se mettront automatiquement à pondre et à produire de la gelée royale pour créer une nouvelle reine. Ce processus peut durer plus d’une vingtaine de jours. Il peut être accéléré en introduisant de la gelée royale juste après la division

– Division sans recherche de la reine

Ce processus permet d’éviter de chercher la reine, mais il n’est pas forcément conseillé. Cette méthode consiste à diviser en parts égales les cadres de la ruche mère en prenant bien soin à répartir de manière égale les cadres de couvains et les cadres de miel. La ruche orpheline se mettra automatiquement à pondre en vue de créer une nouvelle reine. Il faut distancer les ruches pour éviter que les abeilles se regroupent ensemble. 

Il faut surveiller le développement des ruches. 

– L’essaim artificiel

Cette méthode est l’une des plus conseillées dans le monde de l’apiculture. Elle est simple à réaliser et ne perturbe pas le cycle naturel de la ruche mère. En effet, la reine y est laissée. Pour cela, il faut bien faire attention à ne pas la prendre. Il est préférable de la marquer au préalable.

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Cette méthode consiste à prélever des cadres dans plusieurs ruches pour constituer un nouvel essaim. Il faut s’assurer que toutes les ruches sont de la même espèce et choisir là aussi les plus résistantes et productives.

On prend par exemple un cadre de couvain naissant dans une ruche, un cadre de miel et de pollen dans une autre et un dernier cadre de couvain operculé dans une troisième ruche. 

On les dispose ensuite dans une nouvelle ruche avec au moins deux cadres à couvains et trois cadres de cires. Les abeilles sont prélevées avec les cadres. Il est conseillé de placer de la gelée royale sur le couvain pour accélérer la naissance d’une nouvelle reine. Cet essaim est disposé à une bonne distance de la ruche mère pour éviter que les abeilles n’y retournent. 

Ces trois méthodes présentent l’avantage de ne pas introduire de nouvelle reine dans l’essaim orphelin. C’est conseillé pour conserver le patrimoine génétique de la ruche et suivre son développement naturel. Pour autant, il est tout à fait possible d’insérer une reine qui a été élevée, surtout si vous voulez introduire une nouvelle espèce ou faire face à un cas d’hybridation. Faites toutefois attention à la race des faux-bourdons si la reine n’est pas fécondée.

Après la division, il est important de suivre l’évolution des ruches pour vérifier que le remérage est bien en cours et que la nouvelle colonie se développe comme il faut. Il est généralement conseillé de donner un peu de sirop au début pour stimuler la ponte et permettre à la colonie de se développer.